Vallée de l’Arve : Nicolas Hulot veut changer d’air

Après avoir reçu le 24 juillet dernier dans son bureau parisien les élus locaux et régionaux ainsi que les associations qui luttent contre la pollution de l’air dans la vallée de l’Arve, le ministre de la Transition écologique et solidaire s’est déplacé à Chamonix le 29 septembre dernier, accompagné d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et d’Elisabeth Borne, ministre des Transports.

Alors que Nicolas Hulot s’était positionné, il y a près de dix ans, en faveur d’une meilleure qualité de l’air dans cette vallée, il était très attendu tant par les élus que par les habitants, soucieux d’une amélioration rapide et durable, en réduisant notamment les émissions de particules fines. Après une matinée d’échanges avec les élus et associations au cours de laquelle Nicolas Hulot a développé sa méthode pour accompagner les différentes initiatives visant à lutter contre les sources de cette pollution, le ministre de la Transition écologique a tenu à aller à la rencontre des habitants de la vallée et au devant des mécontents. « Faites moi confiance, c’est une étape. Je n’arrive pas avec une baguette magique. Si vous en avez une, donnez la moi ! » a tenu à préciser Nicolas Hulot, avant d’ajouter qu’un plan à coconstruire allait être mis en place, avec le concours des collectivités et des citoyens d’ici à mars 2018, afin de passer au crible les politiques locales et les expérimentations menées et de « faire de la vallée un cas d’école à dupliquer ».
Pour beaucoup, la pollution de la vallée de l’Arve est à mettre en corrélation avec le grand nombre de camions transitant entre la France et l’Italie, via le tunnel du Mont-Blanc, et l’une des solutions visant à lutter contre les émissions de particules fines pourrait se matérialiser au travers du ferroutage. Sur ce point, la ministre des Transports Elisabeth Borne a reconnu que le report modal de la route vers le rail ne se décrète pas, même si l’ambition est « de revenir au niveau de trafic de fret d’il y a dix ans ». Si l’engagement ferme du Président de la République Emmanuel Macron en faveur du projet Lyon-Turin a été réitéré par ce dernier, il n’est pas certain que ce projet, une fois réalisé, permette d’annihiler le trafic des quelques 550 000 camions qui empruntent le tunnel du Mont-Blanc.
Par ailleurs, Nicolas Hulot s’est engagé à « demander à son homologue du Budget Gérard Darmanin de saisir les douanes » afin de renforcer les contrôles des camions modernes de classe Euro 5 et 6 qui seraient tentés de frauder le système antipollution AdBlue. Une deuxième station de gaz va en outre être ouverte dans la vallée afin de « permettre à des entreprises d’introduire dans leur flotte des camions roulant au gaz naturel de ville ». Toujours en matière de transport, les TER seront également accompagnés par le gouvernement qui réfléchit à penser « la ligne en global ».
L’habitat a également fait l’objet d’annonces puisque l’Etat a annoncé en matière de chauffage au bois, une « prolongation du fonds d’aide au remplacement d’appareil ancien par un neuf à la combustion performante ». A noter également que sept millions d’euros sur cinq ans seront disponibles pour les opérations de l’Agence nationale de l’Habitat.
Enfin, en ce qui concerne les industries de la vallée, le Fonds Air-industrie sera étendu à toute la vallée de l’Arve, afin d’accompagner les usines à moins émettre.