Un rapport qui fait froid dans le dos

Le Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat vient de présenter son dernier rapport, issu de 20 000 études et projections scientifiques réalisées par plus de 800 chercheurs.

Comme on pouvait s’y attendre, les résultats sont alarmants, bien plus que celui remis en 2007. La température de la Terre pourrait connaître jusqu’à 4,8 °C de hausse d’ici à 2100, ce qui aurait une multitude d’effets. Le premier d’entre eux, la montée des eaux et une hausse du niveau de la mer jusqu’à un mètre. Dans le précédent rapport, celui de 2007, le GIEC prévoyait une hausse de 59 centimètres, autant dire que le réchauffement climatique, notamment du aux gaz à effet de serre, s’est gravement accentué.

Les conséquences ? Les populations côtières, soient plusieurs centaines de millions de personnes, dont une grande part se trouve en Asie, en Europe, en Amérique Latine, seront soumises à d’importantes inondations et à une érosion précoce des littoraux, phénomènes aggravés par l’urbanisation massive des bords de mer. Les multiples îles souffrant déjà de la montée des eaux seront bien évidemment touchées et le nombre de réfugiés climatiques devrait connaître une forte hausse. Les experts s’entendent en outre sur le fait que le réchauffement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes et intenses tels que des ouragans, des pluies diluviennes ou des sécheresses. A ce propos, Thomas Stocker, coprésident du groupe de travail du GIEC tient à ajouter que «les vagues de chaleur vont très probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps. Avec le réchauffement, nous nous attendons à voir les régions humides recevoir plus de pluies et les régions les plus sèches à en recevoir moins, même s’il va y avoir des exceptions». L’agriculture devrait également être gravement touchée, les experts estiment et prévoient que les rendements des grandes cultures pourraient perdre jusqu’à 2% alors que pour répondre à la demande mondiale, elles devraient s’accroître de 14%.

Le GIEC s’attend également à une augmentation des problèmes de santé dans de nombreuses régions. Côtés faune et flore, de nombreuses espèces «ne seront pas capable de se déplacer suffisamment rapidement pour trouver des climats plus adaptés». Qui plus est, une hausse de la mortalité des arbres pourrait survenir dans de nombreuses régions, alors que l’un des enjeux de la lutte contre le réchauffement passe par la reforestation. Cerise sur le gâteau si l’on peut dire, le GIEC table également sur une augmentation des déplacements des populations et des risques de conflits violents avec une aggravation des facteurs classiques que sont la pauvreté et les chocs économiques. Des rivalités devraient de surcroît intervenir autour de ressources comme l’eau, les stocks de ressources alimentaires… Pour ne pas que les prévisions des scientifiques ne se concrétisent voire s’amplifient dans les années à venir, les changements doivent intervenir maintenant…et ce dans tous les secteurs.