Vers une uniformisation des démarches de villes durables

Les initiatives œuvrant dans le sens d’une ville durable sont nombreuses et parfois non cohérentes avec la ligne directrice fixée par l’Etat. Le Conseil général de l’environnement et du développement durable, CGEDD, s’est saisi de la question au travers d’un rapport. Alors que ce dernier déplore une absence de coordination entre les différentes démarches visant à des «villes durables», il préconise la création d’un Institut fédérateur pour gagner en visibilité et surtout en cohérence. Pour le CGEDD, «au stade actuel de prise de conscience et de professionnalisation des acteurs, l’éparpillement et la dispersion des actions en France et à l’international dessert la lisibilité et la cohérence de notre action». Pour attester les propos du Conseil, il suffit de prendre l’exemple de l’Ile de France où pas moins de 25 référentiels et labels sont portés par des organismes publics et une dizaine par des entités privées, et trouvent à s’appliquer. Le CGEDD appelle à la mise en place rapide d’un Institut de la ville durable car il «faut accepter d’entrer dans une démarche de projets et d’élaboration de cadres méthodologiques partagés, accompagnés par une expertise autonome, indépendante d’un contrôle de type législatif ou règlementaire».

Le CGEDD distingue, dans son rapport, six missions qui pourraient être confiées à ce nouvel institut. Dans un premier temps, il pourrait piloter la démarche «Ecoquartiers » et créer des passerelles avec celles des «Ecocités». Puis, il conviendrait de créer une véritable labellisation régionale Ecoquartier qui définirait par exemple le cadre méthodologique des appels à projets régionaux, ce qui permettrait à chaque région de prendre en considération ses propres spécificités. La création de centres de ressources régionaux serait le moyen de centraliser les compétences aujourd’hui dispersées afin d’accompagner les démarches dans les différentes régions, ce qui permettrait d’offrir « aux porteurs de projets des interlocuteurs de terrain en capacité de rendre compte et de dialoguer sur les éléments techniques et d’appréciation des projets». Pour le CGEDD, ce type de structure interviendrait comme un facilitateur de projets. Mais le CGEDD va encore plus loin puisqu’il souhaite que le futur institut évolue en «Fondation de la ville durable» afin que «sa structure juridique lui permette de mieux intégrer de nouveaux financements notamment du secteur privé ou des organismes internationaux».