Vers un premier acte difficile…

Rendez-vous annuel lancé par le Président de la République François Hollande dès le début de son quinquennat, la Conférence environnementale consiste à réunir tous les acteurs autour d’une même table pour fixer et déterminer les grandes lignes de la politique verte et environnementale du gouvernement pour l’année à venir.

Cependant, le format devrait changer cette année. Exit la déclaration préalable et le discours de clôture de François Hollande car les ONG estimaient que le ton des échanges était donné par les deux discours et non par les discussions et le travail qui pouvaient être issus des tables rondes. La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a, cette année, décidé de répartir les discussions en trois temps. Le premier volet, qui se déroulera le 5 novembre, sera consacré à la préparation de la grande conférence de l’ONU sur le Climat qui se tiendra à Paris en 2015. Le second volet aura lieu à la mi-novembre et sera consacré à la mobilité durable. Ensuite, c’est François Hollande qui clôturera, au mois de décembre, les différentes tables rondes qui auront réunis parlementaires, ONG, collectivités locales et territoriales, entreprises et syndicats. Enfin, ce sera Manuel Valls, le Premier ministre, qui présentera en début d’année 2015, la feuille de route pour la transition écologique. Alors même que le premier acte de la Conférence environnementale devrait avoir lieu dans quelques semaines, plusieurs ONG et associations ont d’ores et déjà décidé de boycotter ce rendez-vous annuel. Première d’entre elles : France Nature Environnement, ou FNE. Par le biais de son président, Denez L’Hostis, l’association a annoncé : « face au renoncement de ce gouvernement en matière d’écologie, nous n’avons pas d’autre choix que de remettre en cause notre participation à la conférence environnementale […] Nous ne participerons pas à la table ronde consacrée à la thématique des transports et nous n’avons pas encore pris notre décision pour le reste ». FNE a mis un coup de pied dans la fourmilière et, depuis cette annonce, d’autres associations lui ont emboîté le pas.

Après FNE, c’est le Réseau Action Climat qui vient d’annoncer son retrait de la Conférence environnementale, notamment des tables rondes ayant pour objet le transport. Les motifs de ce retrait sont multiples comme en témoigne le long communiqué de l’association. Pour expliquer cette décision, Réseau Action Climat indique que « le maintien du projet de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, le plan de relance autoroutier, le gel des projets de transport en commun et d’infrastructures vélo en ville, la hausse de la TVA sur les transports en commun, le report des financements des contrats de projet Etat Région » sont autant de décisions prises à l’encontre de la transition énergétique et que, de fait, elle se désiste de la Conférence environnementale tout en espérant, par cette action, influer sur le gouvernement afin qu’il « honore le dialogue environnemental en le respectant et en passant enfin aux actes ». D’autres ONG ou associations devraient, à n’en pas douter, suivre les mêmes traces…, espérons que le gouvernement parvienne à recentrer les débats et invite l’ensemble des acteurs à se mettre à table afin de parvenir à la mise en œuvre d’une ligne directrice en faveur de l’environnement et de l’économie verte.