Certains pousseront un « ouf » de soulagement, un soulagement certain après plus de trois années à travailler sur le sujet car oui, la première norme française pour l’aménagement des pistes de descente en VTT a enfin été édictée !
Le monde du VTT de descente a beaucoup évolué depuis son apparition sur les domaines skiables français, tout comme le visage des sociétés spécialisées dans les aménagements des pistes de descente. Au départ, chaque station, chaque société a choisi de respecter certaines pratiques, de mettre en place une signalétique appropriée. Mais du côté des pratiquants, qui sillonnaient les massifs à la recherche de nouveaux parcours, de nouvelles sensations, l’imbroglio était de mise, tout comme les critiques fondées sur une absence d’harmonisation entre les différents domaines. Pour faire face à cette fronde grondante et à un vide juridique, différentes sociétés et institutions comme Domaines Skiables de France se sont réunies et ont planché sur la rédaction d’une norme, dans un premier temps expérimentale.
C’est en avril 2009 qu’est apparue la norme expérimentale XP S 52-110 signée AFNOR et qui règlemente l’aménagement des pistes de descente VTT. Même si l’objectif d’harmonisation a été rempli, les pratiques et les modules ont depuis fortement évolué et la norme expérimentale arrivait en fin de vie puisque prévue pour trois ans. Souvent critiquée pour sa complexité ou encore pour des passages relevant du conseil ou de l’ingénierie qui étaient incomplets voir erronés, cette norme qui était le fruit d’un travail collectif de plus de deux années, a depuis fait du chemin.
C’est donc après trois ans d’utilisation, de réflexion, de mise à l’épreuve auprès des professionnels du secteur qu’une nouvelle norme a pu voir le jour. La dernière barrière de l’enquête publique de trois mois ayant été levée au mois de décembre dernier, toutes les parties prenantes à la rédaction de cette nouvelle norme ont pu transmettre, directement auprès de l’Afnor, leurs différents commentaires.
Après de nombreux débats, réunions, échanges, un nouveau document est donc venu règlementer les pratiques, les aménagements. Les changements sont nombreux et portent, pour l’essentiel, sur l’harmonisation, la simplification et la sécurité mais en ne bridant pas l’ingéniosité et l’inventivité des sociétés spécialisées dans l’aménagement des pistes de descente dédiées aux VTT. Au niveau de la signalétique par exemple, l’ensemble des panneaux a été harmonisé et seuls cinq pictogrammes ont été normés, ce qui participe activement à la simplification des différentes signalisations.
Le VTT vient d’envoyer un signal très fort au monde des nouvelles glisses, tout particulièrement aux nouvelles glisses version hiver encore assujetties à un référentiel de bonnes pratiques ancestral, depuis longtemps révolu mais pourtant toujours en vigueur. La balle est désormais dans leur camp et il serait judicieux qu’elles s’inspirent du monde du VTT qui a fait œuvre commune et qui a travaillé collégialement pour faire avancer les pratiques, le métier, leur métier.
