Mobilités : quelles solutions en stations ?

L’atelier de l’innovation organisé par EDF à Montmélian (73) sur le thème des mobilités durables, mardi 5 novembre, a été l’occasion d’élaborer des pistes pour limiter l’usage de la voiture en station.
À chaque nouvelle saison d’hiver, les questions des embouteillages et de la dépendance à l’automobile reviennent. Ces deux préoccupations étaient au cœur des deux tables rondes de la journée.

Le géographe Jean Varlet, spécialiste des questions d’intermodalité à l’université Savoie Mont-Blanc, s’est chargé d’introduire les débats. Son intervention, « Les mobilités en montagne : du non-soutenable au durable » concluant pour la période hivernale à un « réenclavement du territoire, car il n’existe pas d’itinéraires bis, malgré des infrastructures de qualité ». À la composante touristique s’ajoutent les mobilités locales des travailleurs : « Nous avons affaire au même souci de trajets domicile-travail qui existe en zone urbaine, avec des travailleurs rejetés en périphérie des stations par un prix du foncier trop élevé ».
Pour s’orienter vers des mobilités plus durables et une intermodalité, le géographe élabore plusieurs pistes. Tout d’abord, interdire tout simplement l’accès des voitures aux stations, avec un système d’autocars qui les desservirait depuis des grands parkings, « à l’image de ce qui s’est fait lors des JO d’Albertville ». Deuxième piste : améliorer les correspondances entre les différents modes de transport, et en faire, pourquoi pas, un atout touristique. Deux exemples ont été cités : le Golden round trip, de Lucerne, et le cas de Bettmeralp, le « royaume des mobilités douces ».
Le géographe a insisté sur la méthodologie : en parallèle d’une révolution des comportements, l’élaboration d’une logique de déplacement se situe en amont d’une logique d’entreprise.
Le thème de la journée — « Mobilités en montagne, et si on faisait durable ? » — montre que la question est désormais prise en compte sérieusement. Une prise de conscience appuyée, en fin de matinée, par Patrick Grand’Eury, président du Cluster Montagne : « Il faudra à l’avenir oser tester des choses, et s’inspirer des différentes expérimentations menées par les stations, grandes comme petites. La conviction que j’ai est que chaque territoire aura son projet, sa vision. Il faudra du courage. On sort du modèle de pensée unique des années 1970. Nous allons définitivement vers une personnalisation des stratégies locales. »