Le projet de loi NOTRe menace les offices de tourisme des stations

Début mars, les députés ont renvoyé le projet de loi sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République vers le Sénat. Si la question des seuils pour constituer les intercommunalités a été bien assouplie, notamment pour la montagne, la question de la compétence tourisme et donc des offices de tourisme – OT – reste sans réponse satisfaisante malgré la mobilisation de plusieurs parlementaires impliqués.

En l’état actuel, le texte prive les communes de la compétence tourisme et impose son rattachement au niveau intercommunal. Or, le dynamisme des stations de ski françaises tient au fait qu’elles ont une identité et une notoriété fortes, un positionnement clair par rapport à un lieu précis qui correspond le plus souvent à un territoire communal devenu une marque.
Elles le doivent à leurs offices de tourisme devenus au fil du temps de véritables « bastions stratégiques » dont les missions n’ont pas cessé de se diversifier et au sein desquels se rassemblent tous les acteurs économiques.

Grâce à cette organisation qui a fait ses preuves, nos stations de ski ont su et pu résister à l’hyper concurrence des voisines européennes dont on remarque qu’elles disposent de leur propre office de tourisme.
Il va sans dire que le rattachement de nos offices de tourisme à une structure intercommunale engendrerait lenteur et lourdeur en faisant remonter les décisions à prendre vers l’intercommunalité, un rattachement qui sera fatal au dynamisme de nos stations de ski. Mais il y a plus grave : il génèrera des tensions, voire des conflits, partout où coexistent sur un même territoire des stations de ski « différentes » en termes de positionnement, de taille et de moyens.

En outre, ce rattachement va conduire la plupart des stations de ski à une organisation hybride et par suite complexe avec des OT qui ne dépendront plus des communes-supports de stations et des domaines skiables qui resteront sous leur contrôle.

Domaine skiable de France

Enfin, ce rattachement va immanquablement aboutir à de coûteux doublons avec notamment une organisation intercommunale et ses bureaux a fortiori située à un endroit qui ne correspond pas à une destination touristique l’hiver et qui plus est éloignée des OT.

Les acteurs du tourisme, toutes destinations confondues, doivent se mobiliser avant le retour du projet de loi NOTRe à l’Assemblée Nationale.