Le gouvernement au chevet des centres-villes

Centres commerciaux qui fleurissent en périphérie des villes, augmentation des achats sur Internet, de nombreux centres-villes se désertifient aujourd’hui et les premiers à en faire les frais sont avant tout les commerçants qui tirent leur rideau. Face à ce constat, le gouvernement a décidé d’agir, au travers d’un plan de revitalisation des centres-villes.

« Il y a urgence de redonner vie à des centres-villes délaissés, vidés de leurs commerces, de leurs services et parfois de leurs habitants […] Notre pays est confronté depuis des années à des vitrines fermées, des immeubles dégradés, des rues délaissées qui nourrissent un sentiment d’abandon aux lourdes conséquences » a tenu à souligner Edouard Philippe à l’occasion de la Conférence des territoires qui s’est tenue à Cahors le 14 décembre dernier. Le Premier ministre a profité de ce rassemblement pour présenter le plan concocté par le gouvernement, intitulé « Action cœur de ville ».
S’adressant aux villes moyennes, celles ayant une population comprise entre 20 000 et 100 000 habitants, ce plan sera mis en place par le ministre de la Cohésion territoriale Jacques Mézard et comporte différentes mesures visant à réhabiliter les centres-villes des communes concernées. Pourquoi les villes moyennes spécifiquement ? Si ces dernières ont été retenues prioritairement, c’est car elles disposent d’une fonction de centralité selon Edouard Philippe, tout en étant confrontées à d’importantes difficultés, avec notamment un taux de pauvreté de 17,8%, contre 14,5% nationalement.
Pour remplir les objectifs de ce plan, l’Etat compte mobiliser « plus de cinq milliards d’euros sur cinq ans » pour revitaliser les centres-villes selon le Premier ministre. Sur ces cinq milliards d’euros, 1 milliard proviendra de la Caisse des dépôts en fonds propres, 700 millions en prêts, 1,5 milliard d’Action Logement et 1 milliard de l’Agence nationale de l’habitat. Le soutien de l’Etat « se formalisera par un contrat cadre qui engagera la commune, son intercommunalité et les partenaires du plan », a tenu à préciser Edouard Philippe.
Par ce plan, le gouvernement souhaite développer l’offre commerciale en centre-ville et réguler l’implantation et le développement du commerce en périphérie. En outre, les propriétaires seront incités à rénover leur logement situé en centre-ville, afin de favoriser le maintien des résidents. Les salariés seront également incités à revenir dans les centres par le renouvellement de l’offre de logements. Si le plan ne dresse pas la liste des villes concernées, c’est qu’il s’adresse à l’ensemble des maires des communes moyennes intéressées. Les villes dont le projet pour le centre-ville est abouti pourront passer un contrat avec l’État dès 2018 selon le Premier ministre. Celles dont le projet est en cours d’élaboration, seront accompagnées en 2018 pour une finalisation du dossier en 2019.
Le gouvernement pense viser une trentaine de villes en 2018, puis une trentaine en 2019.