JO : combien coûte un dossier de candidature ?

Pour décrocher l’organisation du deuxième événement sportif le plus populaire du monde, après la Coupe du monde de Football, il est nécessaire de formuler une demande au travers d’un dossier de candidature. Et comme pour le budget d’organisation, les coûts liés au dossier de candidature s’envolent.

Face aux exigences toujours plus grandes du CIO, les villes désireuses d’accueillir les Jeux Olympiques, qu’ils soient d’hiver ou d’été, doivent dorénavant s’entourer des meilleurs spécialistes et experts et surtout de nombreux communicants pour « vendre » le dossier et la candidature auprès du CIO.

Alors que les Jeux d’été de 2020 était sur le devant de la scène il y a peu, puisque Tokyo a été élue ville hôte, revenons sur les frais déboursés par les différents candidats. Selon les chiffres publiés dans chaque dossier technique, il apparaît que Tokyo a déboursé environ 62 millions d’euros pour faire acte de candidature. Istanbul et Madrid, deux des villes candidates, avaient quant à elles financé leur dossier à hauteur de 42 millions d’euros. Selon un expert du marketing olympique, « pour être considéré comme un candidat sérieux, une ville doit investir au moins 100 millions de dollars », alors qu’en 1997, la ville d’Athènes n’avait dépensé « que » 22 millions de dollars pour obtenir les Jeux d’été de 2004. Pour illustrer ces propos, il suffit de revenir sur l’attribution des Jeux de 2018. En effet, la France n’avait déboursé que 28 millions d’euros pour accueillir les épreuves olympiques, Munich 40 et Pyeongchang 120 millions….

Mais quelles sont les raisons de cette hausse pharamineuse des coûts ? Thierry Zintz, professeur à l’Université de Louvain et vice-président du comité olympique belge donne certaines raisons de cette hausse. Pour lui, « le CIO ne se contente plus de promesse mais exige des garanties concrètes que les sites seront bien construits à temps. De leur côté, les villes candidates sont prêtes à tout pour organiser les JO. Istanbul communique sur l’événement depuis sept ans ».

Qui plus est, outre le financement des infrastructures, le dossier technique, le plus coûteux, doit contenir de nombreuses informations comme le nombre de sites construits et ceux à bâtir, les lieux d’hébergements des membres du CIO, de la presse et des athlètes et apporter des éléments et solutions sur l’état de la circulation par exemple. La complexité du dossier de candidature explique en partie les coûts déboursés, même si le CIO se défend de pousser à la dépense.