Des semences locales, gages de diversité écologique

Lutter contre l’érosion, réhabiliter le paysage ou préserver la biodiversité des territoires de montagne : face à des techniques jugées écologiquement peu satisfaisantes, l’Irstea a contribué à la mise en place d’une filière de revégétalisation utilisant des semences locales pour restaurer le milieu montagnard.

Selon Thomas Spiegelberger, chercheur à l’unité Ecosystèmes montagnards du centre Irstea de Grenoble « les semences locales présentent deux gros atouts : elles sont par essence adaptées et résistantes aux conditions extrêmes d’altitude et donc plus pérennes et, par ailleurs, elles permettent de maintenir la diversité écologique propre aux écosystèmes montagnards. A titre de comparaison, les semences du commerce sont souvent constituées de quatre à douze espèces, alors qu’une prairie de montagne peut en contenir jusqu’à 40 par m2 ». Dès lors, les chercheurs de l’Irstea se sont intéressés à une technique permettant de réaliser une revégétalisation des espaces alpins, à partir d’espèces locales. « Dans le projet Alp’Grain, nous avons démontré la faisabilité d’une méthode qui consiste à récolter les graines locales par fauchage ou brossage, d’une prairie par exemple, et à les redéposer directement sur le terrain dégradé » a souligné Thomas Spiegelberger. Lancé en 2016, le projet Sem’lesAlpes fait suite à Alp’Grain et poursuit trois objectifs principaux :

  • mener une étude de marché permettant de recenser les besoins et d’évaluer les coûts de production ;
  • mettre en lien les différents acteurs ;
  • réaliser des tests de réensemencements et évaluer leur efficacité.

« Notre objectif est aujourd’hui de recueillir des engagements concrets dans cette démarche de la part des acteurs économiques, comme les stations de ski » a précisé le chercheur de l’Irstea de Grenoble.