Covid-19 : la montagne affiche la couleur

Dans cette période si particulière où la moitié du globe est à l’arrêt, les stations de ski sont touchées de plein fouet. Mais un peu partout, des initiatives fleurissent pour encourager les personnels soignants et aider à la protection de tous. À Zermatt (Suisse), la station a décidé d’illuminer le Cervin tous les soirs avec un message ou un drapeau différents en référence à la devise « La lumière, c’est l’espoir ». En France, la mobilisation des entreprises est à la hauteur du défi et dernièrement, l’ESF est entrée dans la danse avec Françoise Berthet, monitrice à l’Alpe d’Huez, et son voisin qui confectionnent des masques « modèles CHU » à partir d’anciennes tenues de ski ESF. Ils ont déjà pu donner 180 masques à tous ceux dont les professions nécessitent d’être en première ligne face au virus. De son côté, Valmorel joue également la carte solidaire puisque la station souhaite offrir aux soignants une journée sur le territoire des Vallées d’Aigueblanche, dès que la crise sanitaire sera passée, afin de pouvoir se ressourcer à l’air pur et prendre du temps pour eux. Une activité, un repas, une remontée mécanique pour randonner ou faire du VTT, leur seront offerts pour eux et la personne de leur choix. En Suisse, la station d’Engelberg va offrir à 1 000 professionnels de la santé sélectionnés par tirage au sort, une semaine de vacances afin de les remercier de « leur inlassable engagement pendant la crise du coronavirus ».
Mais du vert de l’espoir à l’alerte rouge, il n’y a qu’un pas.

Entre espoir et reports
Si d’ores et déjà, le chiffre d’affaires des stations sera impacté, les investissements et les travaux prévus en 2020 sont eux largement remis en cause. Aux États-Unis, Vail Resort qui gère 17 stations d’Amérique du Nord et d’Australie, a annoncé l’annulation de tous ses projets de nouveaux appareils et d’extensions de domaines programmés cette année. En France, la Compagnie des Alpes reporte tous ses investissements à 2021 dont le télésiège de la Lovatière à la Plagne. Et bien d’autres sont concernés, à l’image du télésiège des Chaudannes aux Karellis, ou du chantier de la télécabine d’Orelle, eux aussi repoussés d’un an. Dans ce contexte morose pour les opérateurs de la montagne, Zermatt a décidé de garder le cap. Le conseil d’administration a en effet décidé de réaliser des investissements à hauteur de 60M de francs suisses au cours des deux prochaines années, dont la construction de la télécabine de Kumme et la poursuite du 3S Matterhorn. Alors ciel noir ou éclaircies à venir pour l’économie de la montagne ? Gardons espoir.